samedi 29 mars 2014

73. T'as de la chance d'être en infertilité inexpliquée, car au moins pour toi ça marchera.

En médecine, un couple est considéré « infertile » lorsque après deux ans, les essais bébé n'aboutissent pas.
Souvent, à partir d'une année, les médecins vous dirigent vers quelques examens à réaliser pour tenter de savoir ce qui coince. Parfois, ils trouvent une explication, et parfois non. Quand aucune cause n'est détectée, on vous colle donc cette étiquette : « infertilité inexpliquée ».

Dans l'esprit de quelques personnes, c'est juste super génial de faire partie de ce « groupe ». Certains pensent que du coup, l'infertilité vient d'un simple « petit blocage de rien du tout » et que forcément, le moment du déblocage finira par arriver tôt ou tard.
Comme je m'évertue à expliquer à tout le monde, « infertilité inexpliquée » ne signifie pas que rien ne cloche. Cela veut dire qu'à l'heure actuelle, la médecine ne dispose pas des moyens techniques permettant de découvrir où ça coince.
On ne peut décemment pas affirmer qu'une infertilité inexpliquée aboutira forcément à une grossesse.
Être en infertilité inexpliquée, c'est comme avoir une maladie et ne pas savoir de laquelle il s'agit. Comment soigner un mal si on ne le connaît pas ?

Nan, mais sérieusement, c'est écrit où, que les infertiles inexpliqués réussissent à coup sûr ? Parce que je crois qu'il y en a beaucoup qui signeraient tout de suite !

La dernière personne à m'avoir dit ça, a eu droit à une réponse pas très sympa, mais qui m'a fait beaucoup de bien :
Et toi, t'as de la chance d'être en connerie inexpliquée ! Ça t'a évité une lobotomie !

Happy face !


mardi 25 mars 2014

72. Hors de question que tu passes par un don ou que tu adoptes : ce ne sera pas ton enfant !

Ah… Et sinon, toi, quand tu adoptes un chien, c’est pas le tien après, c’est ça ? Et ne me dis pas que ce n’est pas pareil !

(Évidemment, je ne suis pas en train de comparer un enfant et un chien, même s'il existe des ressemblances flagrantes telles que la bave dégoulinante et le pipi/caca par terre... Bref !)

Il y a encore bon nombre de personnes qui pensent que pour être l’enfant de quelqu’un, il faut obligatoirement avoir avec lui un lien biologique ! Rho là là là là là là ! Du coup, on ne l’accepte pas, ou alors si, on l’accepte… mais chez les autres, et rien que chez les autres…

Mais, je vous rassure tout de même : très souvent, ceux qui disent ce genre de phrases changent d’avis lorsqu’ils posent les yeux sur l’enfant du don, ou l’enfant adopté… Eh oui, l’amour ne se commande pas, et fait bien des miracles.

Il n’y a pas besoin d’être la chair de votre chair pour vous être cher…

Note de l'auteure : j'suis pas poète, hein, donc interdit de dire que cette dernière phrase est nulle, je le sais déjà !


jeudi 20 mars 2014

71. On pensait t’offrir un « bébé reborn » pour essayer de te décoincer…

Il y en a peut-être parmi vous qui ne savent pas ce qu’est un « bébé reborn »… Alors en fait, c’est une chose sorte de poupée, censée être ultra réaliste et donc censée ressembler trait pour trait à un vrai bébé. Parfois, c’est assez bien fait et c’est plutôt mignon, mais parfois, c’est juste hyper angoissant… Voici deux exemples (mimi et flippant) :











Bon, chacun son truc bien sûr ! Après tout, moi je collectionne bien les figurines des Schtroumpfs… (oh, ça va hein !)

Mais quand même, si on avait la mauvaise idée de m’offrir un truc pareil pour me décoincer, j’avoue que je ne sais pas trop comment je réagirais… En fonction de la personne qui me ferait ce cadeau :
* Soit j’écarquille de grands yeux et je le fourre illico dans mon congélo en disant :
        — Oups ! Désolée, j’ai pas eu mes 9 mois de grossesse, donc considère que je suis en train de faire un déni !
   * Soit je souris et à la prochaine occasion, je lui offre en retour un cadeau tout aussi symbolique :
          — Tiens, comme ton hamster est mort, je t’offre cette magnifique barrette en souvenir. Je me disais que ça pourrait sûrement te consoler...  



lundi 17 mars 2014

70. Je suis contre les mères porteuses ! C’est comme un inceste, beurk !

Je peux comprendre qu’il y ait des sujets qui dérangent et qui soient matière à polémiquer. Ce que je comprends moins en revanche, c’est que l’on puisse avoir une opinion si formelle sur un sujet que l’on ne cherche même pas à connaître mieux…

Il y a des femmes qui, souvent à cause d’une maladie ou d’une malformation, ne peuvent pas porter la vie. Cela ne veut pas dire qu’elles ne sont pas faites pour être mères, cela signifie juste que leur corps ne leur permet pas de le devenir. Je ne crois pas que ces femmes méritent une double sanction. Elles n’auront pas la chance de porter leur enfant. Doit-on en plus, les condamner à ne jamais avoir un petit bout d’elles ?

Mon fils de 5 ans est en mesure de comprendre que certaines mamans ont le ventre cassé et que de gentilles dames acceptent de prêter leur ventre pas cassé…
Mon fils de 5 ans n’y voit pas de mal… Peut-être est-ce tout simplement, parce qu’il n’y en a pas.

Évidemment, comme pour toute chose, il peut y avoir des abus ou des dérives. Mais il y a surtout des personnes formidables qui font le bonheur de personnes qui le méritent. Il est primordial de ne pas tout mélanger et d’ôter les œillères d’ignorance qui empêche le monde d’aller mieux…

Moi, j’aime voir les choses comme un enfant de 5 ans…

Pour les incultes, rappel de la définition de l’inceste selon Larousse : rapport sexuel entre proches parents.



lundi 10 mars 2014

69. Tu sais que c’est pas en faisant un 69 qu’on fait un bébé ?

— Ah bon ? Bah, je sais pas, moi… Comme tout le monde me dit sans arrêt que c’est dans ma tête, ben, j’ai fini par me dire qu’ils avaient raison… En faisant un 69, les spermatozoïdes vont directement jusqu'à ma tête !

Faudrait savoir !


jeudi 6 mars 2014

68. C’est super que tu fasses des fausses-couches ! Au moins, ça veut dire que ça marche !

Si faire une fausse-couche peut paraître anodin comparé à perdre un « enfant », sachez qu’il reste malvenu de penser que ça l’est.
Il y a des femmes pour qui faire une fausse-couche, quel qu’en soit le stade, reste une douleur incommensurable. Pour elles, dès qu’elles sont enceintes, elles portent la vie.

Parfois, la fausse-couche est « normale ». La nature répare son erreur en évacuant une vie qui n’aurait pas dû être.
Mais parfois, la fausse-couche est une injustice. La nature qui, une fois de plus, s’acharne à ne pas nous satisfaire.

Lorsqu’on est en essai bébé depuis longtemps et que l’on arrive enfin à avoir un test de grossesse positif, il est juste inconcevable que cette victoire puisse s’arrêter à tout moment. Et pourtant, souvent, c’est une pensée qui prend une place énorme dans la tête de cette « nouvelle » maman. Quand cette vie s’éteint, dans son ventre, pourtant prêt depuis tant de mois, il est difficile de se dire que c’est une chance.

Ce que l’on se dit au contraire, c’est :
— C’était peut-être ma seule et unique chance. Cela marchera-t-il à nouveau ?
— Qu’ai-je fait de mal ? Est-ce de ma faute ? Aurais-je pu l’éviter ?
— Que s’est-il passé ? Pourquoi est-ce arrivé ?
Autant de questions qui restent bien souvent sans réponses…

Vous ne comprenez toujours pas ?
Eh ben, c’est un peu comme si je vous disais :
Oh, mais c’est super que ton mec t’ait largué ! Au moins, tu vas avoir le lit pour toi toute seule !

Et encore... cette comparaison est infiniment moins douloureuse...


lundi 3 mars 2014

67. Je ne sais pas comment tu fais pour supporter tout ça… Moi, je ne pourrais pas…

Mais qui a dit que je le supportais ? Non, je ne le supporte pas. J’essaye juste de le supporter … Parce que, franchement ai-je réellement le choix ?

Avant d’en arriver à «vivre avec», voici toutes les phases par lesquelles je suis passée durant mon parcours d’infertilité :

1/ La phase Caliméro :
C’est vraiment trop injuste ! Je ne le mérite pas ! Mais euh, snif, ouin !

2/ La phase colère :
Mais c’est une blague ou quoi ? J’suis toujours sympa et je ne fais rien de mal alors ça devrait pas m’arriver à moi ! Pourquoi ça n’arriverait pas plutôt à l’autre cassos, là ? Hein ? Ah non, elle, elle pond oui, ça, y a pas de problème ! Les consanguins, ils sont pas stériles, eux ! Putain, y a pas de justice !

3/ La phase suicidaire :
Je vais me jeter sous un train parce que je ne le supporte pas ! Merde, y a pas de train, c’est la grève !

4/ La phase nonne :
Puisque je ne peux pas avoir d’enfant, je vais me consacrer entièrement à Dieu (celui de là-haut hein, pas le biolo de la PMA) et lui faire don de mon corps et de mon âme ! Mais pas aujourd’hui, parce qu’aujourd’hui, j’ai piscine !

5/ La phase psychopathe :
Bon, si je m’introduis en douce dans une maison la nuit, que je massacre les parents à coups de marteau (oui, désolée, j’ai pas d’arme chez moi, mais je suis très bricoleuse), tout le monde pensera que c’est l’acte d’un serial killer. Après ça, je kidnappe leur bébé et je fais brûler leur baraque en jetant une allumette dans une flaque d’essence que j’aurais préalablement répandue partout ! J’ai vu ça dans un film… gnark, gnark, gnark…

6/ La phase kidnappeuse :
OK, on oublie l’histoire du massacre au marteau parce que Chéri l’a cassé ! Pff ! Donc, je vais juste suivre la mère au supermarché, et pendant qu’elle choisira son paquet de céréales, fuich, je prends le gosse !

7/ La phase psychopathe bis :
Bon, cette gourde ne mange pas de céréales ! Il faut donc que je m’en débarrasse ! Demain, je la zigouille avec un trombone ! J’suis une dingue !

8/ La phase d’acceptation :
En fait, j’ai pas retrouvé mon trombone, donc j’ai plus 36 solutions, là… Pff, faut que je l’accepte, j’ai pas le choix, je crois… Merde !